Présente dans différents pays africains, la parenté (ou alliance, relation) à plaisanterie constitue un véritable réseau social au sein duquel les parents à plaisanterie s’injurient ou échangent des propos grivois sans qu’aucun d’entre eux ne se vexe. En retour, ils entretiennent au contraire une véritable relation de solidarité. La parenté à plaisanterie peut s’exercer entre les membres de deux ethnies différentes, de deux familles, entre habitants de certaines provinces, régions ou villes, ou encore entre certains alliés matrimoniaux ou parents. Ces échanges verbaux ont longtemps été un sujet classique pour les recherches anthropologiques, mais actuellement, un regain d’intérêt leur est porté par les États ou les associations de citoyens qui organisent des journées de la parenté à plaisanterie (Niger, Burkina Faso), ou par les médias qui publient régulièrement des articles sur le phénomène et son rôle dans le maintien du « ciment social ».
Dans les caricatures qu’il fait hebdomadairement pour le Journal du Jeudi (JJ) à Ouagadougou, le dessinateur tchadien Ali Mont-Rose reprend essentiellement des situations entre parents à plaisanterie Peuls et Bobo de façon humoristique. Dans la planche qu’il a réalisée pour le MEB à l’occasion de l’exposition « Paroles d’Afrique », Ali Mont-Rose prolonge ce thème de la parenté à plaisanterie afin de l’expliquer aux visiteurs.
CANUT Cécile et SMITH Etienne (éd.), 2005, Parentés, plaisanteries et politique, Cahiers d’Etudes Africaines vol. XLVI, n°184.
GOMEZ-PEREZ Muriel et LEBLANC Marie Nathalie (dir.), 2012, L’Afrique des générations. Entre tensions et négociations, Paris, Karthala.
FOUÉRÉ Marie-Aude, 2008, Les relations à plaisanteries en Afrique (Tanzanie). Discours savants et pratiques locales, Paris, L’Harmattan (Collection « Connaissance des Hommes »).