Le Continent est un outil d'éducation populaire, qui permet de recréer du lien à la fois avec l'autre et avec soi-même et ses racines.
Chaque personne du groupe est invitée à écrire son prénom en lettres capitales sur une feuille, puis ses ville et pays de naissance. Chaque feuille représente le pays racine dont la personne auteur est la capitale. Nous cherchons ensuite le sens étymologique et l’histoire de chaque prénom.
Puis chacun écrit les prénoms de ses père et mère et grands-pères et grands-mères et leurs lieux de naissance.
"Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens" (Proverbe africain)
Un cercle de parole est formé où chacun donne sa filiation et passe la parole à un autre pour en faire de même. Les feuilles sont posées une à une au milieu du cercle, collées les unes aux autres, elles forment le Continent des Imaginaires.
« L’étranger est celui qui nous apporte ce que nous ignorons »
Aux prénoms et lieux d'origine s'ajoutent peu à peu les langues que chaque membre de la famille parle, des proverbes, des chants, des contes, des recettes de cuisine, etc. L'objectif est pour chacun de retrouver ses racines par l'échange avec ses parents et sa famille, qu'il peut compléter par des recherches dans les livres ou sur internet.
À ce chemin de mémoire est associée une représentation sur un planisphère et sur une carte de France ou d'Europe des voyages de vie, des migrations vécues par les membres d'une famille. Ce tracé est fait par chacun à tour de rôle, ainsi on voit naître une carte où se croisent les chemins de vie des origines de chacun.
À travers l'écoute et le partage, le respect et la curiosité, une communauté se forme et chacun s'enracine dans sa propre histoire.
"Ce n'est pas un malheur d'être méconnu des hommes, mais c'est un malheur de les méconnaître" (Confucius).
A chaque rencontre, des contes liés aux origines des différentes personnes sont partagés avec tous et chacun. Fil de paroles et d’imaginaires nés des cultures du monde qui tissent ensemble un chemin commun de curiosité et de savoirs.
"Il faut tout un village pour éduquer un enfant" (proverbe bambara)
Ce projet d'éducation populaire a notamment été développé des les écoles élémentaires Jules Ferry à Saint-Denis et René Descartes à Viry-Châtillon en 2012, dans les collèges Gustave Monod de Vitry-sur-Seine et Joliot-Curie à Stains en 2011, au lycée Jean Macé de Choisy-le-Roi en 2009 et 2010, mais aussi avec des adultes en atelier sociolinguistique à Gonesse et à Guyancourt, et un groupe d'adultes en situation de handicap mental avec le CATTP de Vitry-sur-Seine. Le projet Continent des Imaginaires a été retenu dans le cadre des projets Prévention violence de Seine Saint Denis pour l’année 2012-2013.
« Vous êtes comme des arbres. Les racines sont vos origines. Plus vous aurez de racines, plus vous serez solide. » (Ludovic Souliman)
http://www.ludovicsouliman.com/anoumaye/